Si Aimé Césaire s’était bien fendu de l’expression « nègre fondamental » il serait bien surpris aujourd’hui de s’apercevoir que son nègre fondamental est devenu un nègre paradoxal .
Avant propos, il convient de noter que d’aucuns pourraient se demander pourquoi le peuple martiniquais serait pour le moins associé aux afro-descendants?
A cela ,il convient de signaler, que quand bien même, la Martinique serait habitée par d’autres ethnies , il n’a jamais été question qu’elle soit représentée par qui que se soit d’autre ,qu’un afro-descendant. Il faut donc bien savoir de quoi l’on parle.
C’est donc bien pour cette raison que l’exercice sera consacré à cette entité d’ascendance africaine et bien d’elle .
Tout le monde sait que c’est cette singularité qui fait le peuple martiniquais, sinon on parlerait de population.
Les récents évènements démontrent si besoin était, la solide rancœur que les martiniquais éprouvent à l’endroit de cette France, à cause du passé et de l’actuel traitement qu’elle leurs inflige.
Au regard de la situation économique et sociale, on peut bien admettre que c’est justifié et ce ne sont pas les mesures méprisantes prises par le gouvernement qui va changer grand chose, le couvercle ayant été juste remis sur de la boite de pandore . .
Mais là ou le martiniquais peut être très surprenant et par conséquent paradoxal, c’est qu’il s’aperçoit intelligemment qu’il est encore victime du comportement dédaigneux de la puissance coloniale dont il est assujetti, et pourtant il laisserait planer un sentiment de satisfaction.
Pire encore, alors qu’il vient juste de sortir de ces revendications justifiées en ayant rien obtenu, voilà qu’il reçoit les bras quasiment ouverts par son indifférence, un Jordan Bardella président par intérim du rassemblement national à qui la chaîne de télévision Martinique première donna tribune.
Un scandale, tant l’on sait que quelques années auparavant, il avait refoulé le président fondateur de ce parti nauséabond Jean Marie Lepen .
Et voilà que maintenant ses « ouailles » peuvent tranquillement faire passer leurs idées haineuses , et même sous le contrôle d’un Juvénal Rémir, parait-il, un de leurs représentant sur place.
Mais que ce passe t-il dans la tête des martiniquais pour à ce point se montrer indifférents vis à vis de gens qui les méprisent copieusement en faisant alliance avec des fascistes européens tels Viktor Orban délibérément racistes. Le racisme, la xénophobie étant l’essence même du rassemblement national.
En épilogue il convient de clôturer l’exercice par cette question laconique .
Qu’est devenu le peuple martiniquais ?
Markus Delgrès …
Le paradoxe martiniquais.
