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Qu’en est il de la pollution en Martinique ?

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En Martinique, tous les superlatifs sont employés pour mettre en lumière l’attractivité touristique de l’ile .

Certes, elle a d’indéniables qualités et des arguments , mais lorsque vous prenez un tant soit peu le temps de gratter le vernis, vous allez voir que les choses ne sont pas aussi belles que les prospectus des agences de voyages veuillent bien démontrer .

Qui en circulant sur les routes de la Martinique n’a pas pu constater un nombre inconsidérable d’épaves de voitures sur les bords des routes. Le phénomène est si important que l’on arrive à se demander s’il existerait sur place des mesures prévues pour le recyclage des véhicules hors d’usage. Figurez vous que oui, mais là encore il s’agit de moyens , car tout cela aurait un coût et ça change tout.


Pour autant, les choses ne sont pas si simples et il faut explorer finement les rapports des martiniquais avec l’automobile pour bien comprendre la situation .
Le martiniquais aime la voiture, plus que partout ailleurs, elle est signe d’ascenseur social ,et il tient ostensiblement à le prouver .

Ainsi ,et contrairement à ce qui semble à se passer ailleurs , en Martinique, la voiture représente non pas un moyen de déplacement, mais une unité de mesure de sa place dans la société . Dans un passé pas si lointain, celui qui roulait dans une vieille voiture passait pour un pauvre.

On disait qu’il roulait dans un « Bradjac ». Terme qui désigne actuellement les épaves revivifiées qui participent aux cortèges carnavalesques .
Mais vous allez voir que cette perception se doit d’être différente, car cette belle et rutilante voiture n’aurait donc pas de sens social , et pour cause.

Car si le martiniquais, se saigne des quatre veines pour acheter une voiture qui va le classer dans une classe sociétale qui sera souvent bien au dessus de la sienne, vous allez vite vous rendre compte que les autres marqueurs sociaux ne suivent pas, les moyens financiers encore moins.

C’est à partir de ce constat qu’il convient de comprendre pourquoi vous trouvez tant d’épaves de véhicules sur le bord des routes.
Notre automobiliste martiniquais va acquérir un véhicule, neuf de préférence ,et va l’utiliser sans jamais l’entretenir selon les préconisations du constructeur, car il n’aura pas les moyens de ses ambitions.

Ainsi ce véhicule va passer de mains en mains, sans jamais avoir subit la moindre révision chez le concessionnaire et finira par s’arrêter de rouler un jour où l’autre. Et d’ailleurs assez rapidement, avec des réparations coûteuses et impossibles à honorer par le propriétaire.
Et c’est là qu’il va l’abandonner sur le bord de la route pas loin de son domicile, en espérant des jours meilleurs pour le faire réparer, mais qui n’arriveront jamais .

A ce moment là ,plusieurs solutions se présentent à lui, et de guerre lasse il va tenter de s’en débarrasser en le mettant en vente en l’état. C’est ainsi que vous allez trouver sur des sites de ventes de voitures, un certains nombres de quasi épaves pour le moins invendables .
Mais bien entendu cela ne marchera pas, puisque nul n’achètera un véhicule en panne dont il ignorerait l’étendue des frais de réparations. Sauf à un prix dérisoire et symbolique, ce que propriétaire ne consentirait pas , car il croit toujours détenir un joyau .

Face à cet échec, il va tenter une nouvelle manœuvre qui consistera à le vendre à la découpe, autrement dit en pièces détachées.
Ce qui va fonctionner moyennement et vous allez remarquer qu’à la fin, l’épave ou ce qui en restera continuera à fleurir les bords de routes pour longtemps, d’où cette pollution qui n’attire même pas l’attention des pouvoirs publics .

Si vous considérez le fait que dans cette île chaque famille possède quatre ou cinq véhicules, vous allez vite vous apercevoir de l’ampleur de cette singulière pollution.
A ce jour, rien ne semble évoluer et le martiniquais achète toujours autant de véhicules qu’il n’entretient pas, ou du moins sommairement, voir de manière très aléatoire et qui finissent tôt ou tard dans la nature .

Compte tenu de l’espace et de la superficie de la Martinique, il est facile de deviner sur quoi repose son avenir environnemental. Surtout si à cela vous ajoutez toutes les autres formes de pollution qui sont constatées par les instances compétentes, sans que rien ne soit envisagé.

* Il convient de comprendre la même chose pour la Guadeloupe, l’île voisine ..

Markus Delgrès .

Markus Delgres

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