Comme disait feu notre regretté Pierre Aliker, seul un martiniquais peut donner la réponse .C’est bien ce que nous allons tenter de faire ensembles. .
La Martinique dit-on est un département français aux particularismes bien affirmés..
La liste serait bien trop longue, c’est pour cette raison qu’il conviendra de se concentrer sur les plus marquants.
D’abord l’histoire …..
D’aucuns prétendent qu’il n’y aurait pas de peuple martiniquais en tant que tel.
Ce auquel il faut bien répondre, si ce n’est pas le cas, la notion de peuple ne pourrait être attribuée à personne.
Ceux qui répandent cette ineptie, sont souvent des exogènes qui voudraient s’intercaler dans la population pour annihiler ce sentiment d’appartenance.
Ils sont de plus en plus nombreux malheureusement et c’est bien pour cette raison que ceux des martiniquais qui ne veulent pas disparaître en tant que peuple, viennent de se réveiller en se penchant sur leur histoire..
Qu’ont-ils découvert, alors que tout se trouvait à porté de vestiges, à porté de lectures.???
Que quasiment toute leur histoire écrite par d’autres, (ses oppresseurs entre autres) était édulcorée, voir falsifiée.
Tout leur passé était bafoué dans sa fondation sous la forme du plus grand mépris..
Ses ancêtres auraient été mis en esclavage et leurs bourreaux dans un subit élan d’humanisme et de générosité les auraient libéré.
La « figure de proue » de cette sale pantalonnade serait un certain Victor Schœlcher..
Ayant enfin découvert cette supercherie, , ils ont déboulonné sa statue et pas seulement .
D’autres ont suivi, telle cette saloperie de Joséphine et ce criminel de D’Esnambuc..
On arriverait presque à se demander comment ces statues ont pu être conservées aussi longtemps. Il est vrai que celle de Joséphine voyait sa tête régulièrement coupée ..
C’est d’ailleurs le coté le plus scandaleux de ce particularisme du peuple martiniquais….
Martyrisé par un certain nombre de gens, et ensuite être obligé de les vénérer à travers leurs statues ..
Cela ne se voit nulle part ,et il suffit juste d’aller en France ou en Israël pour s’apercevoir qu’il n’y a aucune statue, ni rue à l’effigie ou au nom de célébrités ou hommes politiques allemands.
Mais ce n’est pas tout, dans n’importe quel pays vous ne verrez jamais des descendants de criminels de guerres ou autres, détenir toute la richesse que leurs ancêtres auraient accumulé en commettant des crimes sur des individus désignés ..
le plus grave, c’est qu’ils c’est de la békaille dont il s’agit, (entendez par la la caste békés) la détiennent au détriment de la majorité des descendants des victimes.
Cette société martiniquaise a longtemps fonctionné comme cela ,jusqu’a aujourd’hui ou les consciences se sont réveillés pour enfin se dire que cela n’avait que trop duré. Certains ont les montres, d’autres auraient le temps .Tout est une question de timing, la nature ayant horreur du vide ..
Que retient-on sur le plan sociologique.
Dans ce petit paradis situé dans la caraïbe, nous nous trouvons dans une société identitairement bouleversée, mais très axée sur le consumérisme.
Accumuler des biens, plus que partout ailleurs demeure un marqueur social très important..
C’est bien pour cette raison qu’aujourd’hui les martiniquais ont bien du mal à séparer l’essentiel du superflu..
Il faut être à la mode, avoir le dernier model pour montrer un niveau sociale qui bien souvent n’est pas le sien.. Les martiniquais sont fières, fières de montrer leur réussite.
Alors que leurs exploiteurs restent très avares de signes extérieurs de richesse, eux en revanche, ont cet impérieux besoin de s’afficher..
Et c’est bien là le problème, puisqu’en privilégiant cette posture, ils suscitent parfois et forcément la « convoitise » des autres .
Ils ne détiennent pas le monopole de la jalousie, mais par certains aspects, ils vont semble t-il provoquer celui de l’autre.
Ce que ne font pas les békés, car ils sont très discrets quant à leur réussite .On peut même rajouter qu’ils sont très discrets tout simplement et en toute circonstance.
Mais pour autant, ils ne sont pas non plus dépourvus de ce sentiment de jalousie qu’ils peuvent exercer entre eux et parfois, avec âpreté.
Et là encore, dans une absolue discrétion de l’entre soit..
C’est pour cette raison que les martiniquais(Bien entendu , neg ce qui exclu tout autre composante) ne sont jamais témoins de cela, et auront cette curieusement impression qu’ils seraient eux , les seuls à être génétiquement jaloux.
Sur la question identitaire..
La majorité de sa population est issue de la traite négrière, donc venant presque essentiellement d’Afrique.
Ce qui dans l’imaginaire et pas seulement, veut bien dire qu’elle est couleur ébène ..
Mais le martiniquais a bien du mal avec ça et se définit depuis toujours comme caribéen ..
Afri-caribéen serait plus juste, mais le préfixe qui lui paraît fort encombrant est remisé bien au fond d’un casier de sa mémoire .
Pourtant, il va le ressortir chaque fois qu’il se sent rejeté par un pays qui ne le reconnaît pas et dont pourtant il à la nationalité ..
Dans tout cela, il ne se retrouve pas, même s’il préfère à de rare occasion croire qu’il serait un français. .
Ne lui a t-on pas soigneusement caché son histoire ?
Avec sa douce complicité d’ailleurs, car il n’aura fait aucun effort de recherche, se contentant de belles histoires et même d’une géographie qui n’avait rien à voir de près ou de loin avec son pays .
Lui avait-on parlé de la lézarde, du Zambèze ou du fleuve Sénégal ? Très très peu…
Et puis de toute façon, il n’en voulait pas, ça faisait nègre, la Garonne, la Seine sont beaucoup plus belles et ça lui sonne mieux à l’oreille. On lui a dit qu’il était issu du peuple gaulois, il a fait mine de le croire pendant longtemps, car cela lui convenait .
Mais tout le monde aura compris qu’il était plutôt victime du syndrome de Stockholm que dans l’incompréhension ou le rejet de sa propre histoire.
D’ailleurs est-ce que ceux qui lui avaient inculqué cette histoire de gaulois, étaient eux mêmes de cette origine?
On appris que non, du moins, très très peu d’entre eux..et pour le coup, c’est l’arroseur qui s’était finalement arrosé.
Le professeur de France originaire de l’Aveyron ou de la Corrèze n’était pas plus gaulois que lui… Et c’est bien là tout le problème de cette assimilation que la France a cru bon imposer à des peuples qui par nature ne sont pas assimilables, parce qu’ils ont une civilisation parfois beaucoup plus ancienne que la sienne ..
Ou en est-il aujourd’hui ?
Le martiniquais, porte fièrement aujourd’hui, il a enfin fait la paix avec lui même et se définit comme faisant partie d’un peuple qui a survécu à une histoire douloureuse.
Il ne cherche plus à la dissimuler au contraire, c’est avec fièreté qu’il brandit désormais un africanisme militant.
Il s’est libéré de ses ressentis identitaires pour se définir comme nègre et fier de sa négritude..
Négritude devenue plus que jamais le drapeau qu’il brandit à chaque fois que le besoin se fera sentir.
Il se définit désormais comme apôtre de Malcolm X, de Marcus Garvey,de Césaire et de Fanon. .Un savoureux mélange de penseurs qui fait toute sa fierté aujourd’hui.
Et si le mot revient si souvent, c’est que le martiniquais est avant tout quelqu’un de fier. Il ne se sent lui même que lorsqu’il est au sommet
Etre martiniquais, c’est ça, avant bien autre chose !!!! .
Markus Delgrès…