Ecrire un roman, tout le monde le sait, c’est prendre des libertés avec la vérité, laisser libre court à son imaginaire dans le sens qu’on aura décidé. C’est inventer, édulcorer et présenter les choses de façon à apaiser celui qui aura l’ouvrage entre les mains.. Le roman national n’échappe donc pas à cette règle et il faut dire que ces auteurs n’avaient pas lésiné sur le surfait et les superlatifs.
Entendons nous bien, le produit est d’abord élaborer pour faire rêver le lecteur, c’est incontestable. Mais là ou cela peut s’avérer fantaisiste, voir préoccupant, c’est lorsqu’il finit par croire que le roman serait vrai, par conséquent relèverait du mensonge cent fois répété qui deviendrait vérité.
Sauf à vouloir camoufler soigneusement le mensonge sous le sceau du secret d’état, il est tout à fait clair que le roman aussi national soit-il, ne résiste pas à la vérité et finit tôt ou tard par se faire terrasser .
C’est probablement ce qui arrive au roman français, écrit il est vrai assez grossièrement par des politiques et qui laisse entrevoir l’effritement du socle de la nation France.
Plus personne ne peut avaler ces histoires de Gaulois, et de Jeanne D’arc entendant des voix, et d’aucuns les trouvent très cavaliers aujourd’hui , voir méprisant à l’égard d’un peuple que l’on croirait dans l’ignorance .
Le peuple justement n’ignore plus rien et tous s’accordent à dire que le roman avait été écrit de manière trop partisane et exagérée.
Au point d’occulter grossièrement toutes les parties sombres de l’histoire de cette nation pour qui l’existence même serait basée sur l’assimilation des peuples qu’elle avait asservi. Paradoxalement, peu de pays d’Europe occidentale ne se trouvent confrontés à ce problème . Tant il est vrai qu’ils ont été moins impliqué dans des crimes contre l’humanité, comme l’avait été la France .
C’est donc tous ces crimes qui l’auraient poussé à écrire ce roman arrangeant, et comble d’une sordide ironie , il l’avait aussi rédigé à l’attention même des descendants de ses victimes . A ce sujet, il convient juste de chercher un synonyme au mot roman pour tomber presque immédiatement sur :
Affabulation, fabulation, histoire, invention ? Tout cela en dit long sur l’exercice.
Le roman serait donc à réécrire et on se demande à partir de quel fait de gloire, pourrait-il cimenter de nouveau un peuple bercé en permanence dans l’illusion d’une puissance basée sur des classements sociétaux farfelus .
A part quelques exploits sportifs, qui plus est , réalisés la plupart du temps par des exogènes issus de l’immigration, on ne voit pas bien qu’elle histoire pourrait conduire vers la fierté d’appartenir à une nation en mettant la main droite sur la poitrine au son de son hymne .. C’est désormais un Killian Mbapé qui remplacerait Jeanne D’Arc , et il faut avouer que ça change tout .
Militairement, malgré les rodomontades des politiques, l’armée française est en totale déshérence. On le voit bien avec la manière dont les pays d’Afrique francophone se sont attelés à l’évincer de cette partie du continent .
Pourtant, dans une doctrine tout à fait Gaullienne, les responsables en vu de cette nation, continuent à prospérer dans le mensonge qui élèvent ,même si la cale de ce bateau ivre se remplirait d’eau à vu d’œil .
Politiquement, la force du pays réside dans des communications habiles qui pourtant n’impressionnent plus personne, surtout pas ses alliés, plus « ennemis » que partenaires déclarés . A ce sujet , l’actuel président Emmanuel Macron, serait le parfait exemple du bateleur florentin qui se ferait plaisir d’abord à lui même .
Il suffit juste de voir comment allemands et américains se comportent avec cette France qu’ils ont toujours considéré comme perdante et qui pourtant s’était imposée à Yalta avec on ne sait quel subterfuge. La question est plus que jamais posée, devant une Inde et bientôt une Afrique renaissant doucement de ses cendres et qui ne va pas tarder à peser fortement dans la balance.
La France combien de divisions, comme avait disait Staline en 1945? L’Afrique en réponse, c’est 2,5 milliards d’habitants et les divisions vont s’additionner ..
Peut être que la force de la France résiderait finalement dans cette forme de bluff qui ne trompe plus personne aujourd’hui.
Alors, est-il possible d’écrire un nouveau roman national dans ces conditions? La réponse est non et on voit bien au contraire que le pays se divise en tribus, comme il le fut jadis à l’époque des gaulois .
Cette France de Dunkerque à Tamanrasset chère à de Gaulle se vendeur de rêves, même réduite plus tard à sa portion congrue, n’existera plus .
Markus Delgrès ..