Parfois, il faut laisser libre court à son imagination, mais il faut savoir aussi céder au confort de la facilité.
Il n’a donc pas été compliqué de trouver ce titre qui est très associé au livre écrit par Patrick Bruneteaux et Olivier Pulvar, sur ce qui se passe à la Martinique sous le titre de « la migration de confort »..
Il faut soit évoluer les yeux fermés, soit faire preuve de mauvaise foi, pour ne pas percevoir ce qui se trame en Martinique sous le sceau d’une observation de la démographie. Le sujet est inépuisable, tant il est bon de tirer sans relâche un salutaire signal d’alarme.
Les deux auteurs, ont travaillé une dizaine d’années pour arriver à certaines conclusions relatées dans leur ouvrage. Cependant, le titre étant bien clair, ils n’ont pas eu à traiter ni à évoquer le deuxième volet du sujet, à savoir la migration de l’inconfort. Un exil contraint et forcé, chaque année de plus de 4500 jeunes martiniquais . Les deux mutations( migrations) confort ou inconfort, causant un réel problème .
Tout le monde sait que la jeunesse est la force vive d’un pays et ainsi , on avait bien constaté que le saignement historique de la jeune population de l’Afrique pendant plusieurs siècles, lui cause encore des déboires, même si ce continent est sur le point de renaître de ses cendres démographiques.
Ce qui se passe à la Martinique n’échappe donc pas à la règle et il n’y a pas si longtemps ,on avait pu constater que le Portugal qui avait vu partir ses jeunes, suite à la crise de 2008, avait frôlé la catastrophe économique et démographique avant de renverser la tendance en mettant tout en œuvre pour les faire revenir.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Martinique, mais aussi la Guadeloupe n’en prennent pas le chemin, c’est tout le contraire.
Non seulement il n’y a pas d’appel au retour des jeunes, en plus, la place laissée libre est savamment occupée par des exogènes venant d’Europe qui sont actuellement en mesure de créer ce que l’on appelle : « La middle class aristocratique », du fait de cette migration de confort signalée supra par les auteurs cités en préambule de cet essai.
Il est permis de rajouter que les deux faces de cette migration sont tout à fait inégalitaires, pour des raisons qui n’échappent pas aux initiés.
Si les français qui migrent vers la Martinique vivent dans une opulence qui saute immédiatement aux yeux. Ceux de nos jeunes qui quittent le pays, se trouvent souvent confrontés à des difficultés inextricables, à commencer par le logement, le racisme, et la discrimination très en vogue en France.
On peut deviner très facilement que c’est la même chose au Canada, pays qui semble focaliser leur attention migratoire.
On ne peut pas nier les quelques balbutiements très éparses concernant des jeunes, soit qui résistent à cette migration de l’inconfort, soit qui reviennent . Sans pour autant avoir la même facilité d’installation dont jouissent les français lorsqu’ils arrivent sur l’île. Travail, logement leurs sont presqu’immédiatement attribués. Mieux encore, ils seraient recrutés, depuis la France, au prétexte de détenir des diplômes, alors que l’on sait très bien que les jeunes martiniquais ont de plus en plus de solides cursus .
Un comble donc ,lorsque l’on sait que la priorité devrait logiquement revenir à ces jeunes « locaux », du fait de leur nativité sur cette île .
Or , c’est tout le contraire que l’on voit, que ce soit pour l’attribution de prêts bancaires pour ouvrir une entreprise, ou pour construire ou acheter un logement .
A contrario, c’est « open bar » pour les exogènes venant d’Europe, qui rencontrent pour seule difficulté, les embouteillages nombreux qui ralentissent leur trajet pour se rendre à l’agence bancaire . Là ou ils obtiennent très vite satisfaction, comme leurs alter égos békés.. La situation le démontre bien, et ce n’est pas la bulle immobilière dont ils seront les auteurs qui s’inscrira en faux.
A contrario ,( dossier déjà traité) , les jeunes martiniquais rencontrent de grandes difficultés pour se loger .Ils n’ont d’ailleurs pas le choix que de priser un logement social, alors que les européens qui sont sur place évoluent dans des villas qui parfois n’ont rien à envier à celles que l’on retrouve sur la côte d’Azur. D’ailleurs et le plus souvent, elles sont acquises pour de la location saisonnière. Ce qui enferme désormais la Martinique dans la même camisole que celle que connaît des régions comme le pays basque ou la Corse …
Il paraît inutile de rappeler la finalité des problèmes cités maintes fois dans ce webzine. Mais il semblerait que la Martinique se dirigerait vers un avenir fermé pour ses autochtones, au profit d’étrangers blancs, venus de n’importe où.
Même si ici et là, il y a quelques timides initiatives politiques, pour l’instant ,rien n’est fait pour inverser la tendance. Et c’est vers un blanchiment quasi total de la population que se dirige le pays, avec les conséquences qui se pointent déjà à l’horizon pour les afro-descendants qui vivent sur place . Comble du comble, il semblerait même que l’on trouve sur place, une communauté gitane qui se renforce d’année en année ..
MARKUS Delgrès .