Voilà donc une énième étude sociologique sur l’un des peuples les plus complexes.
La sociologie comme la psychologie ,sont des sciences humaines qui requièrent simplement le sens du ressenti, de l’écoute et de l’observation.
Ce qui explique encore, qu’il y ait ce flou artistique, lorsque un tel ou un tel se déclare être sociologue. Quant au psychologue, ce n’est que timidement que l’état aurait mis quelques gardes fous . Il existe bien des filières de formations, mais qui n’empêchent pas certains de s’en dédouaner .
Avoir un quelconque jugement sur une société demande d’abord un sens aigu de l’observation et des capacités à s’immerger dans son épicentre sans se faire remarquer.
Cette étude est donc bien le résultat d’une immersion prolongée dans la société martiniquaise.
Beaucoup se fendent d’appréciations plus ou moins contradictoires, lorsqu’il s’agirait de qualifier les habitants de la Martinique .
Certains prétendent que ce serait un peuple, d’autres au contraire soutiennent que c’est une population.
Vrai ou faux, comme dirait-on sans prendre trop de risques, la vérité se trouverait sans doute entre les deux constatations.
Naturellement, tout peuple ou société se compose d’individus, c’est pour cette raison que cet exercice sera consacré à l’extraction de l’un d’entre eux , afin de bien cerner cette singulière mentalité ,qui s’avère pourtant interchangeable..
Il n’est pas question de « disséquer » sociologiquement le martiniquais, mais simplement de mettre en lumière des comportements que l’on ne retrouve nulle part ailleurs .
Celui qui est le plus frappant, c’est la méfiance quasiment viscérale, incompréhensible et inexplicable ,du martiniquais vis à vis de son semblable, c’est à dire de lui même.
Prenons un cas tout à fait particulier et étonnant :
Le cas de l’immobilier !
Nombre de martiniquais possèdent des biens destinés à la location, mais subrepticement ils ne souhaitent pas les louer à des locaux pour des raisons qu’ils invoquent.
Essayez d’imaginez le tollé que ferait la déclaration d’un français dans ce sens, vis à vis de martiniquais vivant dans l’hexagone ?
Tout le monde parlerait de discrimination, ce qui serait juste, mais dans le cas de notre martiniquais à l’endroit de son semblable , personne ne dit rien .
Si vous lui posez la question, il va vous étayer son sentiment de moult exemples, qui finalement vous permettra d’exprimer un semblant de compréhension.
Tout comme l’européen qui refuse la location de son bien à des individus exogènes, le martiniquais sans le déclarer délibérément ,fera tout pour éviter de louer sa maison, son appartement à un local.
En procédant comment ?
En louant , ou la mettent en location saisonnière, ce qui le met à l’abri d’une location durable à d’autres martiniquais, puisqu’il sait que l’offre sera dirigée vers des européens, censés avoir un comportement plus en adéquation avec le service rendu.
D’abord cela lui rapportera beaucoup plus et selon lui, son bien ne sera pas détérioré, car d’après lui, le martiniquais serait peu soigneux et mauvais payeur. Etonnant non ?
Mais la location de biens n’est pas la seule matière ou le martiniquais se méfie de lui même, il y en a d’autres.
Prenez le cas de la construction bâtimentaire.
Unanimement, le martiniquais vous dira que les entrepreneurs martiniquais sont quasiment tous des escrocs ,ou alors en devenir, et en plus vous feraient du mauvais travail .
Devant vos yeux éberlués il va là encore vous citer nombres d’exemples.
Même si vous lui expliquez que ce comportement n’est pas inhérente à l’entrepreneur martiniquais , mais peu concerner tout entrepreneur, ce sera peine perdue. Et quand bien même, il lui suffirait juste de consulter les nombreux archives de contentieux qui opposeraient des entrepreneurs de l’hexagone avec des particuliers, il ne changera pas d’avis.
Rien n’y fera donc, et si encore une fois, vous continuez cette immersion , conjuguée à une attentive observation, vous allez rapidement vous rendre compte que c’est un ressenti global, et que finalement le martiniquais s’oppose et se méfie de lui même .
Même si il est question de peuple désorienté du fait de son histoire, cela ne peut pas tout expliquer et il s’agit bien de comprendre que tout en se disant hostile aux autres, c’est bien vis à vis de son semblable que le martiniquais donne l’impression d’attribuer une mauvais appréciation. Pour autant, et cela peut être tout à fait surprenant eu égard aux constations citées supra, lorsqu’il est acculé, il sait se montrer solidaire. Ce qui fait mentir le fameux adage « Neg conte neg » qui sert surtout les autres et par conséquent souvent mis en avant et entretenu par eux. C’est naturellement faux, et de ce point de vu , il, notre martiniquais, serait finalement comme tout le monde .
Markus Delgrès ..
Le martiniquais s’oppose d’abord à lui même.
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