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Le syndrome du Caïdon.

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Qui se souvient de cet étrange néologisme né à la fin du 19e siècle qui permettait aux békés de Martinique d’exploiter au maximum les esclaves libérés devenus sous citoyens ?
Commençons par analyser son étymologie….Il viendrait du mot créole « Caï » qui désignait une maison en Martinique et du mot Don qui viendrait de l’Inde…. » Dépenser ce Don caïl bétché a « 

Il convient donc de signifier que le Caïdon était une espèce de monnaie que les békés, (bien entendu, avec l’aide de la France), avaient inventé dans le but de soumettre économiquement la population afro-caribéenne..
En quoi cela consistait-il ? Cette monnaie à circulation limitée, servait à payer les travailleurs, mais n’avaient cours que dans les boutiques et magasins békés..

Il suffit de bien observer cette manœuvre criminelle pour comprendre que c’était une façon quasi certaine de faire travailler presque gratuitement et volontairement des personnes qui, il n’y a pas si longtemps étaient esclaves.

Etant donné que ce Caïdon n’avait cour que dans les magasins békés ,il suffisait également d’augmenter exagérément les prix pour obtenir finalement un travail gratuit et presque obligatoire, puisqu’en parallèle tout était organisé pour que les anciens esclaves ne travaillent que chez les békés.

Mais ce qui peut paraître comme de l’histoire ancienne, peut se révéler toujours présent en Martinique puisque l’organisation du marché de la consommation est point pour point exactement le même qu’à l’époque du Caïdon.

Certes, il est facile de prétendre que le marché ne concernerait pas que les martiniquais et que d’autres exogènes pourraient être soumis aux même principe.
A cela il conviendra rapidement de répondre que la majorité des expatriés voit son salaire surévalué, afin de passer sous la barre de cet odieux système.

Quand est-il donc aujourd’hui et qui permet de tenir la comparaison ?
Bien entendu et toujours avec le soutien de la France, la quasi totalité des magasins sont tenus par les békés. Compte tenu du fait qu’ils seraient également les principaux employeurs, on peut rapidement déduire que la situation est la même qu’au début du 20e siècle, et qui avait vu la création de cette monnaie de singe.

Etant donné que les békés détiennent le monopole des magasins et de l’emploi , il est facile de comprendre que la travailleur martiniquais n’a pas d’autre choix que de dépenser son argent chez les békés.
Si on ajoute le fait que ces mêmes békés organisent une scélérate augmentation des prix à la consommation, et chose nouvelle, un endettement avec un nouveau levier, le quatre fois sans frais proposé presque systématiquement aux payeurs défaillants, on se retrouve avec exactement le même système d’exploitation mis en place juste après l’abolition de l’esclavage.

Qui a dit que l’histoire ne se répétait pas ? Qui prétendrait encore que les békés seraient des martiniquais?
Voilà donc une étrange façon de terminer un éditorial, mais qui suscite la réflexion .

Markus Delgrès.

Markus Delgres

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