l’élection du président américain et de sa colistière démontre une fois de plus, à quel point nous avançons sans le moindre regard dans le rétroviseur de l’histoire, même lorsqu’elle est immédiate. Pourtant il s’agit bien du premier chapitre de la leçon de vie .
Nous sommes nombreux à nous réjouir de cette élection, mais ce qui focalise le plus notre attention, ce n’est pas tant le programme politique de ce duo, mais la personnalité de la vice présidente. Ce qui fait aussi que nous sommes passés à coté de la symbolique de cette nomination, car c’est bien la première fois qu’une femme est nommée à ce poste dans ce pays .
Comme d’habitude ,nous tombons tous dans le panneau racialiste dressé devant nous par les médias français pour qui la race aurait plus d’importance que la compétence.
C’est déjà faire preuve de racisme et de sexisme que de faire passer à la trappe toutes les compétences et l’expérience de cette femme.. Mais le plus curieux, c’est que nous sommes nombreux à leurs donner raison, puisque nous applaudissons ce choix à tout rompre ,uniquement par ce que la colistière du président serait prétendument noire..
Cette émotion orchestrée ,nous empêche d’analyser sereinement certaines situations qui relèvent pourtant d’une grande importance..
En quoi la nomination de Mme Kamala Harris changerait quelque chose pour une communauté plus que pour une autre ?
Sauf à avoir, et à mettre en avant une certaine valeur symbolique, d’abord pour la femme , pour les indiens et enfin pour les afro-américains, rien ne laisse transparaître quoique ce soit dans un sens comme dans l’autre..
D’ailleurs, si nous prenons un tant soit peu le temps de bien étudier le cas de Mme Harris, il apparaîtrait assez clairement qu’elle se sente plus indienne que « noire »
Et d’ailleurs, en agissant es qualité de procureure ,elle n’a jamais eu d’attentions particulières pour les justiciables afro-américains qu’elle condamnait exactement comme le ferait un juge caucasien.. De toute évidence, pourquoi ferait-elle une quelconque exception? Même si on peut concéder que les caucasiens n’hésitent pas à le faire vis à vis des leurs, en ayant les mains moins lourdes ….
Que nous dit l’histoire sur ce faux espoir que suscite la rare nomination d’un des nôtres chaque fois qu’il accède à un poste clé.?
D’abord qu’il n’est pas au service d’une communauté, mais d’un état, d’un pays ou d’une administration et ensuite, il est tenu à certaines qui excluent tout parti pris.
Si leur nominations peuvent flatter nos égos de manière éphémère, on peut déduire que partant uniquement de ce sentiment, rien ne change vraiment…
D’ailleurs les médias français qui nous entraînent dans cette fausse euphorie, oublient toujours de signaler que le positionnement des afro-américains dans l’élite américaine n’a rien d’exceptionnel .
Ils occultent aussi et surtout que le fait, serait impossible dans une France ou le racialisme est une seconde nature.. Le « noir » n’est pas perçu comme détenteur d’une quelconque compétence en responsabilité..! Qui se souvient de tous les outrages orchestrés à l’endroit de Christiane Taubira…??
C’est bien pour cette raison que l’émotion qui nous envahi à chacun de ces évènements rendus exceptionnels par d’aucuns, entrave notre mémoire au point de nous enlever toute lucidité..
Barak Obama avait été élu président des Etats unis, aussitôt les médias français le faisaient passer pour un messie cosmo-planétaire.
Mais ils n’oubliaient jamais de signaler à chaque phrase qu’il était noir comme pour signifier le coté fort improbable de son élection.
Néanmoins, en l’espèce, l’occupation de la maison blanche par l’intéressé aurait changé quoi pour sa communauté? Pas grand chose, sinon un Obamacare boiteux qu’il n’a jamais pu mettre en place à cause de l’opposition républicaine.
Qu’à t-il fait de particulier pour ses semblables ? Rien !! D’ailleurs que pouvait-il faire ? Rien non plus…
les français ont cette fâcheuse tendance à vouloir toujours comparer et assimiler les autres systèmes politiques au leur, comme s’il s’agirait d’une référence universelle. C’est pour cette même raison qu’ils se font distributeurs de brevets de civisme pour tel ou tel chef d’état et de blâmes pour d’autres.
le président américain n’a quasiment pas de pouvoir sur le plan intérieur d’un pays composé d’états .Ce sont d’ailleurs les gouverneurs qui sont à leur tête, assistés d’une équipe, qui détiennent les responsabilités .
Toute les initiatives du Président américains relèvent de la politique extérieure de l’état fédéral, qui plus est , particulièrement encadrées par des conseillers et des nombreux lobbys.
Ou donc aurait-il donc trouvé le pouvoir de mettre de l’ordre dans ce qui se passait dans les états.?
Comme dans ceux ou les nombreuses bavures policières concernant les afro-américains avaient ponctué ses deux mandats comme ceux de ses prédécesseurs avant lui et de son successeur juste après ..En l’espèce, il s’agit de l’actuel président sortant, qui se fait d’ailleurs très mauvais perdant…
Quelle a été l’emprise d’un Donald Trump sur le désordre qui régnait dans certains états ,à part tweeter ou leurs promettre l’envoie d’une garde nationale qui ne peut se concrétiser que sur demande express du gouverneur ? Naturellement toutes ces subtilités ne peuvent qu’échapper à ceux qui veulent sortir du cadre juridique des différentes constitutions .
Celle des Etats unis, quoique d’essence démocratique n’a strictement rien à voir avec celle de la France ou le président à beaucoup trop de pouvoir ,qui lui permet d’être à l’origine de décisions discutables.. On le voit bien en ce moment avec sa mauvaise gouvernance face à la crise sanitaire.
Les médias français qui ne sont jamais à une ineptie près, vont jusqu’à affubler le modèle politique américain des notions de gauche et de droite.
Le parti démocrate serait à gauche selon eux, le parti républicain à droite Heureusement qu’ils nous ont épargné les notions extrême gauche et droite qu’ils n’ont pas réussi à caser.
Même si ils sont entrain de nous mettre dans l’idée que le mouvement Q anon serait d’extrême droite, comme ils avaient tenté de le faire auparavant avec le T parti….
Naturellement tout cela n’a absolument rien à voir et si nous examinons d’un peu plus près ces comparaisons ridicules, nous constaterions que le parti démocrate serait un mouvement de droite tel que le définit la notion française .
Quant au parti républicain, il serait plutôt à cheval entre la droite forte ou ce qu’il est convenu d’appeler l’extrême droite .
La encore, une notion bien française qui n’existe nul part et qui est mis en avant chaque fois qu’un homme politique hausse le ton. Qu’est ce qu’un Victor Orban aurait à voir par exemple avec la pensée maurassienne ?
Donc tout de cela n’a rien de comparable et c’est bien pour cette raison que toutes les élucubrations des médias français doivent être prises avec une infinie précaution..
Pour ce qui est de la composante de ces partis, rien de plus normal que de voir des afro-américains placés à des postes clés. Là encore, c’est se fourvoyer que de vouloir démontrer le caractère atypique de certaines nominations.. Sauf là encore à vouloir soutenir une improbable comparaison avec la maison France ,qui, on doit se le rappeler, n’est pas un model absolu de vertus .
Bien entendu, si pour des évènements « vendeurs », telle l’élection du président américain, les médias français ont cette promptitude à nous montrer le positionnement des minorités dans l’espace politique de ce pays, ils se réservent le droit de dire que cela n’est pas possible en France.
Cela n’est pas plus possible pour un candidat d’origine africaine, ou pour une femme d’ailleurs. On a pu voir toute la « misère » qui fut faite à une Edith Cresson nommée premier ministre par un François Mitterrand qui était bien conscient de la jeter aux chiens.. Ou une Ségolène Royal qui se vit savonner la Planches par les ténors de son propre parti.
.
C’est bien pour cette raison que les médias nous font croire que certaines nominations seraient exceptionnelles en mettant en avant le fameux « premier » noir par ci premier noir par là, ou première femme par ci première femme par là…
Ils oublient encore une fois que dans leur pays les premiers noirs sont encore très très rares et que dans l’inconscient collective, tout le monde aura compris que lorsqu’un « noir » est désigné comme premier, cela voudrait tout simplement dire que le système ne lui a pas barré la route.
Ce qui ,bien entendu n’aurait strictement rien à voir avec la compétence des uns et des autres. Ces turpitudes systémiques sont d’ailleurs de plus en plus dénoncées et mis sur le tapis. Il suffit juste de voir une photo de promotion de grande école pour bien le comprendre..
Toutefois, nous ne devons pas oublier que les hautes fonctions occupées par un tel ou un tel, n’est pas une fonction ethnique, mais une responsabilité d’état qui doit lui enlever toute forme d’impartialité. A cela il convient de rajouter, que tout espoir né de ces nominations, n’engagent que ceux qui espèrent en tirer des privilèges …..
C’est justement ce qu’avaient compris, Collins Powell, Condolizza Rice, Barack Obama qui auraient eu la particularité selon certains, d’être des descendants d’esclaves
Encore faut-il avoir fait remarquer que ce n’était pas le cas d’Obama, même si la presse française l’aurait un temps mis en avant.
Markus Delgrès..
.
.