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L’esclavage aura été une affaire économique, plus qu’une affaire raciale.

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L’esclavage est une source inépuisable d’inspiration et à ce titre, ne cessera jamais de faire couler de la salive et de l’encre.
Celui des africains est probablement l’épisode qui retient le plus notre attention pour plusieurs raisons.
D’abord par sa durée, mais surtout par les répercutions qu’il a encore aujourd’hui sur l’homme africain et ses nombreuses descendances.

Néanmoins, en s’écartant légèrement du contexte géographique et de la période, il est permis de constater que tous les esclavages ont eu pour origine, une volonté de constituer des richesses au dépend d’autres individus asservis par le travail ..
Le travail contrairement à ce qui pouvait se lire dans certains camps de concentration pendant la période de la deuxième guerre mondiale, ne rend pas libre, au contraire..
Mais pour bien comprendre les choses, il convient de revenir sur la notion de travail et de son encrage dans le contexte dit judéo-chrétien.

L’apport religieux..

Selon la bible, c’est dire oh combien ceux qui l’avaient rédigé, avaient eu de l’intuition, le travail serait une punition.
D’après le récit relayé dans cet ouvrage, un concentré de fables, Adam aurait cédé à la tentation d’Eve qui lui avait proposé la pomme interdite de consommation par dieu. Aussitôt , l’intéressé fort mécontent l’aurait condamné à travailler à la sueur de son front.
Donc, le travail serait une punition divine et ceux qui faisaient travailler d’autres à leur place, en échappaient, non sans profiter des subsides générés par ceux qui en était soumis..
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Eve se voyait elle aussi frappée de la punition divine puisqu’elle devait enfanter dans la douleur.
Lorsque l’on sait que tous les mammifères se reproduisent de la même manière, on peut se demander qu’elle incartade aurait bien pu commettre la vache par exemple pour mettre bas dans les mêmes conditions. Quant au serpent, témoin de cette perfidie, il fut condamner à marcher sur le ventre.

Étonnamment, c’est dans ce même contexte judéo-chrétien que bien plus tard la malédiction de Cham condamnait les africains à l’esclavage , et là encore, on pourrait se demander ce qu’avaient bien pu commettre les slaves à l’origine de l’étymologie du mot, pour être vendus et mis en esclavage dans Rome et ailleurs.
On pourrait également se poser la question, sur les motivations des anglais qui mirent en esclavage des millions d’irlandais pendant une très longue période..
Tous ces exemples devraient permettre d’exclure le contexte racial dans la mise en esclave d’individus par d’autres. Oui, il faut l’admettre ,il y avait bien autre chose….

De l’époque et des statuts….

Pour approfondir, il convient de prendre en compte deux périodes bien distinctes, l’avant et l’après 15e siècle..
Le 15e siècle est très important pour l’humanité. C’est à cette période que l’être humain basculait dans la phase la plus violente de son existence…………
Et puisque que c’est d’esclavage dont il s’agit, on peut constater que le statut d’esclave n’était pas aussi codifié dans l’avant 15e siècle.

D’abord la notion raciale était totalement exclue. A Rome, on pouvait très bien se trouver en présence de gladiateurs africains vénérés avec le plus grand respect et tomber aussi sur des esclaves d’origine européenne qui pourtant n’étaient pas traitée comme ce fut le cas des irlandais et des Africains après le 15é siècle.
A cette époque l’esclave avait un statut ,et son humanité n’était pas mis en cause. Ce qui résulte que cette forme de soumission ressemblait plus à de l’asservissement consenti . l’esclave d’ailleurs, ne contestait pas ce statut et savait que son affranchissement pouvait être obtenu dans le mouvement d’un ascenseur social déjà en vigueur à l’époque…

Mais les choses prenaient une toute autre tournure dès la fin du XVe siècle.
D’abord ,c’est à partir de cette période que le monde dit occidental inspiré par la civilisation grecque, elle même empruntée à l’Egypte sortait des sentiers battus.
l’Européen, quoique que d’autres peuples avant lui s’étaient déjà aventurés ailleurs , décidait qu’il fut le premier à découvrir certaines contrées. Tout cela orchestré dans des récits de navigateurs ,dans une surenchère qui frisait une parfaite malhonnête intellectuelle. Tous pour la plupart étaient truffés de mensonges et d’approximations..

Une pensée toute nouvelle qui faisait presque oublier qu’il y avait des habitants dans ces lieux et qu’ils avaient une civilisation parfois plus avancée et plus pacifique que ceux qui prétendaient avoir découvert l’endroit.
Curieusement, c’est devant cette étalage de merveilles qu’il avait vu ailleurs au cours de ses voyages , que l’occidental eut l’idée d’amasser et d’accumuler ce qu’il assimila plus tard à de la richesse. Il profita au passage pour instituer sa propre échelle de valeurs ,qui fait toujours foi encore aujourd’hui..

Bien qu’il trouvait le moyen de dévaloriser la civilisation de l’autre, c’est pourtant grâce aux chapardages qu’il opérait dans ces dites civilisations qu’il pris son envol. La poudre à canon qu’il déroba aux chinois lui permettait de prendre une certaine avance .
Il réussissait même plus tard à les supplanter grâce à quelques particularités qui échappaient totalement aux autres peuples , la cruauté, le manque de discernement et la cupidité.

Tous les autres peuples furent dépassés par cette cruauté, à commencer par les africains qui fut les principales victimes, mais contrairement à d’autres peuples, ils ne furent pas décimés par ce prédateur.
De cette envie d’amasser, et d’accumuler des biens ,naquis l’un des plus grands crimes jamais commis dans l’humanité pour le moins dans une telle ampleur.
Et c’est là qu’il convient de bien comprendre que l’esclavage des africains, n’avait rien de racial, mais d’économique.

De l’organisation du travail forcé..


Lorsque les européens arrivèrent dans certaines contrées, notamment sur la terre dite d’Amérique et des caraïbes, ils tentèrent d’asservir et de faire travailler ces peuples autochtones.
Mais leur résistance physique ne correspondait pas à leurs sollicitations.
Face à cette situation, Ils eurent l’idée d’importer leurs asservis et dans un premier temps les recrutèrent chez eux, parmi, les relégués, les va nu pieds classés inutiles au royaume ………

Mais déjà à cette époque, le peuple irlandais que les anglais classaient comme race inférieure eurent à souffrir des déportations en masse vers les Amériques, la Caraïbe, L’Australie et la Nouvelle Zélande entre autres.
Et c’est bien là qu’il convient et cette fois définitivement de comprendre que le contexte racial n’avait strictement rien à voir avec l’esclavage.
Il arriva bien après, et avec lui le racisme, pour justifier l’ampleur de celui concernant les africains .

Les anglais déportèrent des millions d’irlandais, en vu de les « esclavagiser » sur les nouvelles terres découvertes.
L’affaire semblait entendu, et il faut bien comprendre que les européens qui forment le seul groupe humain à être incapable de vivre avec les autres, ‘n’avaient aucune intention de déporter d’autres « race » pour être entre soit et développer une colonie de peuplement.
Mais là encore, les conditions physiques des l’irlandais ne leurs permettaient pas de répondre au cahier des charges de ces explorateurs criminels..

Le malheur de l’homme africain.

Irlandais, amérindiens ne donnant pas satisfaction, il a fallut se mettre en quête d’individus plus résistants. Et c’est là qu’apparait l’africain dont la résistance physique fut découverte et mise en avant par les portugais. Il est difficile de comprendre que ce petit pays devenu « pauvre » depuis soit, à l’origine de l’esclavage des millions d’africains par les européens ..
Néanmoins, tout ce petit monde étant chrétien, il a fallu trouver une justification à tout cela, et c’est justement la religion qui vint à la rescousse pour justifier ce crime.
l’église catholique, pris sans doute dans un problème de conscience, s’était mis à distribuer des brevets d’âme. Tels peuples en seraient dotés, d’autres pas ..

Etant donné que les amérindiens, ne servaient plus à rien et que de toute façon ,ils avaient été quasiment décimé, l’église décidait qu’ils avaient une âme, ça ne coûtait rien ..
Les irlandais bénéficiaient de la même mansuétude et de toute façon n’étaient pas corvéables du fait de leur manque de conditions physiques.
En tout cas pas pour les Amériques, car il convient de comprendre que pour l’Australie et la nouvelle Zélande ce fut autre chose, ce qui explique qu’il n’y a pas eu de déportation d’africains dans ces pays .Ce sont les irlandais qui avaient servi de chaire à charrue …

L’africain eut le tort, le grand tort, d’avoir une certaine force physique et une capacité au travail lui permettant de résister non seulement au climat des pays tropicaux, mais en plus en fournissant une résistance globale jusque là inconnue chez les autres .
Alors le Pape Nicolas V eu l’initiative de sortir la fameuse (plutôt fumeuse) malédiction de Cham qui justifiait l’esclavage de l’africain.. Naturellement et quoiqu’il fusse un descendant de cham cité dans leur bible, il n’aurait de toute façon pas d’âme.

La papauté fut aidée en cela par toute une escouade de pseudos scientifiques tous attentifs aux intérets que pourrait générer l’esclavage de ce peuple à la peau noir. Ce qu’il ne fit pas avec les hindous par exemple, pourtant à la peau noire, mais qui semblaient avoir les mêmes déficiences physiques que les autres peuples qui fut démarchés avant eux..
Naturellement, cela ne reposait sur aucune base scientifique sérieuse. Si ce n’est que l’africain résistait plus que les autres à la punition « divine »,le travail qui permis aux autres d’accumuler des richesses et qui fut d’ailleurs la première pierre du capitalisme.

Marx dans son manifeste n’a fait que s’en inspiré et si on prend un tant soit peu le temps d’observer ce qui se passe dans le monde ouvrier, on peut aisément constater qu’il ne doit rien à l’esclavage, toute proportion gardée naturellement. Dans un siècle ou deux, les actuelles conditions de travail du monde ouvrier passeront pour de l’esclavage..

Pour revenir au contexte du passé, il convient de déduire que si les peuples chinois, japonais, amérindiens et mêmes irlandais, s’étaient avérés aptes au travail imposé dans l’économie de l’époque et que l’africain avait été tout le contraire, nul doute qu’il ne connaîtrait pas jusqu’à aujourd’hui les répercussions de l’esclavage, mais plutôt les premiers cités qui seraient à sa place …
Mais cette réflexion ne pourrait point se terminer sans faire une comparaison avec ce qui se passe dans le monde ouvrier en occident ou alors dans les anciennes colonies encore aujourd’hui.

Comparaison peut parfois être raison...

Le monde ouvrier, rappelle au plus au point, ce qui se passait jadis avec l’exploitation d’hommes par d’autres dans le contexte de l’esclavage.
Néanmoins, il s’agit raison gardée de ne pas perdre de vu toute proportion.
Certes le monde ouvrier n’intègre pas de violences à proprement parlées, ni de déportations.
Mais à bien y regarder, on peut constater qu’il n’est pas exempt de brutalité.

D’abord l’ouvrier est soumis à la brutalité de ses conditions de travail, qui le mettent aux prises non seulement avec une conjoncture économique orchestrée par d’autres dans leurs propres intérets, mais aussi avec celle de son employeur .
N’est ce pas une forme de brutalité que de se faire licencier et se retrouver du jour en lendemain sans revenus ?

N’est ce pas une brutalité que de travailler pour des revenus qui si on les encadre dans certaines proportions, se rapprocheraient d’un système purement esclavagistes. Payer aujourd’hui un individu à hauteur du SMIC français, comparé aux profits générés par son travail qui reviennent à d’autres ,relève ni plus ni moins que d’une nouvelle forme d’esclavage..

A l’époque de l’esclavage, l’esclave était nourrit par son maître qui le faisait de bonne grâce car il savait que cela lui permettait de le tenir dans une forme suffisante ,afin de fournir le travail demandé .
Que fait le patron avec son ouvrier aujourd’hui ? Il lui donne juste de quoi manger aussi pour pouvoir revenir le lendemain au travail.
Si on met également sur la table les bénéfices des esclavagistes et les salaires des grands patrons, comparez tout cela avec ce qui était accordé aux esclaves et les rétributions des ouvriers et vous verrez que l’on n’est pas très loin…

Dans le même ordre d’idée, il convient de comparer ce qui se passe dans un pseudo département « français » comme la Martinique par exemple pour comprendre que rien ‘na vraiment changé.
Tout le monde sait que le pouvoir d’achat est assujetti à des revenus venant du travail.
L’achat d’un produit correspond donc à un certain nombre d’heures travaillées..

Alors que se passe t’il dans cet île? Un exemple concret…
Pour acheter un fromage qui coûte tant en France il faut tant de temps de travail parce qu’il à un prix……
Supposons qu’il coûte 3,50e euros, cela correspond bien à un temps travaillé.
Et en Martinique il coûte combien ? 7 à 8 euros sans doute. Ce qui veut dire que le martiniquais aura fourni 3,50e/Temps de travail en plus pour le même produit.
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Etant donné que c’est le même constat pour tout ce qui est vendu sur cette île, il est fort aisé de comprendre que le martiniquais fournit encore insidieusement et malgré lui un travail gratuit comme à l’époque de l’esclavage .Néanmoins, et cela résume tout le propos, il convient de faire remarquer que le martiniquais d’origine africaine ne serait pas le seul à être concerné par cette situation. Même si l’on sait que les autres composantes de la population bénéficient de compensations, avec des revenus beaucoup plus élevés.. Tout cela résume tout et prouve que l’on parle d’abord d’économie bien avant de parler de soumission. Même si il faut bien l’avouer, les deux sont intimement liés ..

Markus Delgrès..


Markus Delgres

Un commentaire

  1. Je suis parfaitement d’accord avec cette évocation d’une réalité que je combat…et c’est économiquement que nous avons décidés de sortir de notre servitude volontaire…Aide soignats, infirmiers, professeurs des écoles précédé des agents PTT RATP SNCF voilà les grands métiers que nous a laissé le colonialisme et son empreinte…Nous avons donc aujourd’hui l’ambition de former nos compatriotes au bien -être et a la santé au travail en excluant nos émotionnels combats d’opinion. Ce sont des valeurs économique que LA CASSE MIAM porte aux descendants afros et caraibes sachant que tout l’Amérique latine est aussi incluse dans cette descendance..

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