TROISIEME VOLET.
Ce troisième volet portera sur la nécessaire réforme agraire.
Qu’est ce que cela aurait à voir avec le problème du logement? Tout..
A ceci ,il convient de faire un bref rappel. Le martiniquais ne conçoit sa manière de se loger que dans la possession, la propriété.
Celle d’une parcelle de terre, parfois importante et une fois de plus, il faudrait remonter à l’histoire de ce nouveau peuple, pourtant bien résilient, pour bien appréhender cette thématique.
Le martiniquais a un attachement tout particulier à la terre, car c’est elle qui lui avait donné la possibilité de se cacher, pour plus tard fomenter ses révoltes, enfin pour se libérer .
Sans compter que de part ses origines africaines et ses rapports avec les éléments qui relèveraient du sacré ,il toujours été poussé à communier avec ses terres.
Comparé, à celui avec la mer, le ressenti est tout à fait diffèrent, pour devenir un ressentiment ,et pour cause.
C’est la mer qui avait permis sa criminelle déportation, c’est la mer qui l’avait craché et précipité dans les pattes de ses prédateurs.
C’est enfin à cause de la mer qu’il eut à subir ces siècles d’esclavage.
On peut donc comprendre qu’il ait mis tant de temps à se réconcilier avec elle, même si par le passé, une minorité d’entre eux communiait avec elle, uniquement dans le but de ce nourrir.
Donc, vous déduisez que l’agraire, est une affaire très importante pour le martiniquais, qui aurait cet impérieux besoin de posséder sa terre , en la respectant scrupuleusement.
A contrario, ceux des criminels contre l’humanité qui les avaient déporté sur place, n’ont jamais respecté cette terre.
ils l’avaient mis en esclave comme il l’avaient fait avec les hommes.
Ils l’ont exploité, fatigué et pour finir sont allés jusqu’à l’empoisonner pour longtemps.(Chlordéconne)
Un malheur n’arrivant jamais seul, ils sont ses principaux maîtres, et comptent bien le rester, sans vouloir jamais céder un pouce à ceux qu’ils ont toujours exploité. .
Nous, les nègres qui l’avons toujours respecté parce qu’elle était d’abord notre mère.
Voilà pourquoi le peuple martiniquais aurait cet attachement sacré à la terre et que sa conception du logement passe d’abord par une relation intime avec elle.
Quelle est donc le constat encore aujourd’hui?
Les békés possèdent la quasi totalité du foncier alors qu’ils ne représentent que 1% de la population.
Un curieux constat, dans une contrée qui se voudrait colonie français et que l’on pourrait comparer avec ce qui se passait jadis en Afrique du sud pendant l’apartheid et qui perdure encore un peu aujourd’hui.
La Martinique ne pourra pas envisager l’avenir sans une mise à plat de cette répartition du foncier .
La jeune génération a non seulement besoin de la terre pour se loger, mais aussi pour se nourrir selon de nouvelles méthodes qui lui permettront de s’auto-suffire ,et en plus d’en faire des métiers .
Christiane Taubira dans ses conclusions qui menèrent à la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité avait souligner ce problème tout en rajoutant qu’une réforme agraire serait nécessaire. Autrement dit, veiller à ce que certains, qui plus est sans droit légitime, monopolisent des superficies aux périmètres inconsidérés, avec pour seul but de rappeler qu’ils descendent des maîtres. Ceux là même qui dans un culot dont je tairai le nom, voudraient à l’abri derrière une scélérate réflexion « Tous créoles » nous prendre encore pour des enfants.
L’état avait plus ou moins fait la sourde oreille face à la mise en garde de Christiane Taubira, arguant du fait que tout cela relèverait du domaine privé et de la possession.
Et qu’il ne serait pas en mesure juridiquement de saisir des terres pour les redistribuer aux ayant droit en guise de compensation pour deux siècles d’esclavage. Mais au fait qui possède quoi et au nom de quoi.?
Ce en quoi, il aurait fallu répondre que l’esclavage ayant été reconnu comme crime contre l’humanité, tout ce qui viendrait donc, comme le fruit de ce concept criminel, serait considéré comme recèle ,par conséquent des pièces à conviction dont il pourrait disposer.
Lorsqu’un voleur ou qu’un criminel est reconnu comme malfaisant et le crime établi, tout ce qu’il possédait et venant du forfait est saisi et remis à la victime ou à ses héritiers.
C’est exactement la situation qui se présente à nous en Martinique à l’heure ou je rédige.
De toute façon, l’état français ne pourra pas déroger à cette révolution agraire.
les terres actuellement en possession des békés, terres qu’ils avaient acquis par le crime doivent être mis à la disposition de la population dont les ascendants auraient été spoliés lors de l’abolition de l’esclave.
Ce sont eux qui auraient du se voir attribuer la majorité du foncier et pas leurs bourreaux.
La nature ayant horreur du vide ,et sachant qu’elle a toujours su battre la mesure, que se passera t-il.?
Actuellement les terres qui ne sont pas la possession des békés s’amenuisent .
Ajoutez à cela les problèmes de la sargasses et l’érosion.
Ce qui ,il faut bien l’admettre ne va pas arranger les choses, en plus sont venus rentrer dans le jeu, des européens qui font des OPA sur tous les terrains, bord de mer et depuis la sargasses à l’intérieur des terres.
Aujourd’hui encore, sur le site Le bon coin, je viens de voir une annonce d’un français qui cherchait à acheter une propriété à Schœlcher, budget 550 000€ .
Voyez bien à quel hauteur, met-il la barre et ils sont nombreux à disposer de ce genre de budget, sans compter que peu de martiniquais ne pourraient s’aligner et encore en ayant un crédit.
Or la banque rechigne à le leurs accorder.
Le Bilan….
Des békés qui possèdent une bonne partie du foncier des « blancs » qui achètent toutes les autres terres pour spéculer, les « magouilles » des notaires pour déposséder le petit propriétaire. .Autant d’ingrédients qui serviront d’allumettes à ma mèche, il suffit juste de les craquer.
On pourra envisager tous les scénarios, mais la Martinique est assise sur un baril de poudre.
Seul une politique de redistribution en tout genre(Terre, richesse) ,pourrait mettre un peu d’eau sur la poudre et l’empêcher de s’enflammer avant qu’elle re- seiche.
Malheureusement, on en prend pas le chemin ! Advienne donc ce qu’il adviendra, mais il n’y a pas d’autre solution qu’une réforme agraire au profit de la population martiniquaise.
Alors peut être trouverons nous une solution qui passera par une auto-détermination avec pleine souveraineté. Une indépendance qui laissera la latitude comme dans des pays tels la Thaïlande, le Cambodge et bien d’autres, d’interdire la possession de la terre du pays à tout individu étranger .Ou pour le moins ,toujours sous tutelle d’un natif du pays et quoiqu’il en soit ne sera jamais à lui. Un peuple sans terres est voué à disparition…
Markus Delgrès.